La pêche est vraiment un espace où les surprises surgissent là où on ne les attend pas, et souvent sous une forme … déconcertante.
Ces éléments font de la pêche un univers « amazing » (traduire par affolant) où il est impossible de prévoir le résultat.
La semaine dernière, comme souvent je pratiquais la pêche de la perche à la dandine le long d’une balustrade plongeante dans le canal de Jonage. La pêche n’était pas ce jour là extraordinaire (une quinzaine de perches, dont la plus grosse dépassait péniblement les 25 cm).
Le plomb palette
Je décidais de sortir un plomb palette de ma fabrication (pas très beau à voir) dont la forme non conventionnel lui donne une nage anarchique (et donc plutôt attractive).
Le tout monté avec un twist rouge de taille moyenne (7 cm), je commençais mon animation minimaliste, composées de petits mouvements de bas en haut.
Au bout de 5 minutes, une touche d’enfer suivi d’un rush terrible bien généré par le frein du moulinet (la musique du frein me donne encore la chair de poule de plaisir). Même pas le temps d’engager la bataille que je ne perçois plus rien au bout de la ligne. O rage ô désespoir, je constate que la ligne a cassé sur le nœud.
Un poisson humoristique
Je remonte une ligne, en prenant une extrême précaution à faire le nœud (l’élément fragile de la ligne) et je tente à nouveau l’aventure avec mon dernier plomb palette. Après une belle série de perches plus aucune touche … il est assez fréquent que le banc de perche disparaisse pour revenir ensuite.
Bref, je persiste et soudain une petite pique (style mitraillette) typique de la perche. Je ferre (pas trop car la perche à la gueule fragile) et je ramène tranquillement le poisson.
Soudain tout se bloque. Comme le fond est assez riche en branche, je peste contre ce nouveau coup du sort … mais … le moulinet se met de nouveau à chanter (la chair de poule, en y pensant). La bataille fait rage, le poisson ne veut pas remonter. A chaque fois il repart à fond. Au bout de 5 minutes la bête montre enfin son beau visage. Un sandre de 80 – 90 cm, avec … en travers de la gueule la perche prise au plomb palette. A ce moment il ouvre sa gueule et je reçois le poisson presque en pleine figure. Le sandre n’était absolument pas piqué et tenait simplement son repas dans la bouche sans vouloir le lâcher.
Voila en tous cas un poisson qui ne manque pas d’humour, dans le style « tu le veux mon repas, et bien prend le dans ta gueule ».
Plusieurs jours de suite j’ai traqué le comique, mais rien de rien, et voila une histoire qui se termine en queue de poisson, mais que je suis pas prêt d’oublier.