Le respect des poissons, du milieu aquatique
Je pêche depuis l’âge de 6 ans et ma mentalité de pêcheur a , tout comme le monde qui nous entoure, bien évolué.
Pendant longtemps je gardais tous mes poissons, puis à partir 40 ans j’ai commencé à relâcher de plus en plus de poissons : quel plaisir de voir repartir en bonne santé un poisson !
Maintenant à l’âge de 63 ans je suis à 100% no kill, et depuis de nombreuses années
Si quelques irréductibles font encore des prélèvements massifs (il s’agit des mêmes qui ne comprennent pas ensuite pourquoi il y a moins de poissons), d’autres effectuent des prélèvements plus ou moins raisonnés sur toute leur saison de pêche.
Heureusement, la pêche no kill se développe en particulier parmi les nouvelles générations qui ont une autre approche du monde animal, et certainement une meilleur conscience de la fragilité du domaine aquatique.
La pêche no kill apparait un peu comme une quête du preux chevalier qui protège le poisson et l’orphelin. Pour ma part, les raisons qui poussent au choix de relâcher un poisson sont multiples :
– Le plaisir est de prendre le poisson, et le remettre à l’eau en est un aussi,
– Les grands poissons reproducteurs se font de plus en plus rares,
– Nos plans d’eau sont largement pollués par des produits aux effets dévastateurs, donc les poissons aussi …
– Le respect de la vie sous toutes ses formes,
– Une forme d’attachement pour les poissons et en particulier les carnassiers ?
L’image de la pêche
Je ne suis pas le meilleur juge, mais il me semble que les pêcheurs véhiculent maintenant une meilleur image qu’il y a quelques années.
Quand on voit que nos hommes politiques se désintéressent de l’écologie (sauf si cela leur rapporte quelques voix) le pêcheur doit rester vigilant sur toutes les problématiques de pollution.
Une génération de jeunes apparait, avec une vision plus fun de la pêche : matériel de haute technologie, état d’esprit constructif et imaginatif, street fishing, ligne de vêtement fashion … impressionnant.
Grace à eux la pêche sort de ce lourd cliché de ringardisme.
Oh combien j’aurais aimé connaitre cet engouement dans ma jeunesse !
Les détracteurs du no kill
Quelques amis ne comprennent pas mon choix de relâcher le poisson, et trouvent même mon attitude cruelle envers ces animaux.
Pour eux mon attitude s’apparente au jeu cruel d’un enfant qui aime persécuter un insecte, un batracien.
Cette remarque sans être totalement vraie, me dérange profondément, car je n’ai pas du tout cette perception de la pratique de ma passion. Au contraire le no kill traduit un vrai style de vie , proche et respectueux de la nature.
Pour cette raison, j’ai coupé tous mes triples pour les réduire à des doubles, voir de simples hameçons avec en général l’ardillon écrasé : ainsi le poisson n’est ni blessé, ni traumatisé (enfin, le minimum) et le poisson se décroche souvent tout seul (aucun contact avec le poisson).
Car certaines blessures peuvent être irréversibles, au niveau des ouïes, des yeux ou de l’estomac par exemple, et donc conduire à leur mort. De même lors de la capture il faut éviter les contacts avec des objets (le sol par exemple) qui altère leur protection au niveau des écailles (mucus) contre différentes maladie aquatiques.
Alors même si tous les poissons ne survivent pas, il y a peu, ils terminaient tous au mieux dans une casseroles, au pire à la poubelle.
En ce sens le No Kill est une vraie avancée.
Votre profil de pêcheur no kill
Pour finir sur un ton plus gai, voici un petit aperçu de pêcheurs que vous avez pu croiser au bord de l’eau …
1 Le pêcheur vantard
A l’écouter un pêcheur d’exception ! La bataille à duré 90 minutes … minimum! L’eau giclait en vagues de 1 mètre! Le moulinet commençait à chauffer quand … décroché! Mais quel monstre !
2 Le pêcheur professionnel
RTT, congés, WE et vacances… tout y passe pour assouvir votre soif de pêche no-kill. La pêche n’est plus une simple passion, mais un véritable métier avec son planning et ses objectifs.
3 Le malchanceux optimiste
Une violente secousse dans la canne, suivi d’un ferrage d’exception et au bout de la ligne une branche, un sac, une chaussure. Pas grave, la prochaine fois vous attraperez votre poisson trophée.
4 L’acharné
Se lever pour aller travailler est une corvée, par contre se lever à 04h00 pour une partie de pêche est un plaisir. Une journée de pêche passe si vite : elle commence au lever du jour et se termine la nuit tombée.
La pêche des carnassiers vous fait soulever des montagnes !
Pour conclure
Je vais très souvent à la pêche, aussi mon épouse s’est demandé si je n’avais pas une maitresse !!!
Evidemment que j’en ai une … elle s’appelle la pêche.
Bonne pêche no kill à tous …